Diogène en Arabe

Qui était Diogène ?

Diogène en Chinois
Diogène en Hindou Diogène en Japonais

Quand et où ?

Contemporain de Platon, Diogène est un philosophe grec né à Sinope en 413 avant J.C. et mort en 327 toujours avant J.C. à l'âge de 86 ans. Il partageait sa vie entre Athènes et Corinthe. Il était l'élève d'Antisthène.

Diogène sur les marches
Diogène en train de lire sur les marches

Sa pensée philosophique

Diogène était un cynique, épithète donné à une secte de philosophes à qui on reprochait d'être mordants et sans pudeur, comme les chiens (d'où le mot cynique. Diogène était également surnommé "Le Chien"). Il méprisait toute forme de richesse et les conventions sociales qui étaient, selon lui, une entrave à sa liberté. Platon le considérait comme "un Socrate devenu fou". Il pensait que l'absence totale de besoins pouvait libérer l'Homme de ses servitudes sociales. Ainsi, il voulait ramener l'Homme de l'état civilisé à l'état naturel.

Avec le temps, le cynisme a pris une connotation péjorative de mépris et de dénigrement d'autrui, qualifiant tous ceux qui, par peur de leur propre médiocrité, rabaissent systématiquement autrui. Rien de cela dans le cynisme philosophique. L'ironie n'a qu'un seul but : dégonfler la baudruche toujours renaissante de la vanité humaine.

Diogène affirmait que le but le plus élevé de la vie était la satisfaction de tous les besoins. Les besoins naturels et nécessaires (boire, manger, dormir) ; les besoins naturels mais non nécessaires (l'amour). Quant aux besoins non naturels et non nécessaires (pouvoir, renommée, argent), chacun devrait arriver aisément à s'en passer.

Diogène trouvait absurde l'usage de la violence dans la pédagogie. Il disait professer dans la rue, car c'est là qu'il trouvait le plus de crétin à convaincre.

Sans doute Diogène a-t-il l'attitude du philosophe, parce qu'il est libre, immensément libéré de toute honte, de tout jeu social, uniquement consacré à l'observation des tares de ses hôtes, et à sa subsistance quotidienne, la meilleure si possible. Libre, de parler, de moquer, peut-être aussi libre, dans son extrême dépendance, dans son extrême humiliation, qu'il l'était, le vrai cynique (celui qui se comporte comme un chien) dans son tonneau, écartant la fortune qui lui cache le soleil ; peut-être également orgueilleux d'ailleurs.

Un sens acerbe de la répartie

D'une manière générale, il dédaignait les puissants : un jour, à Corinthe, Alexande Le Grand, vainqueur de la Grèce, l'interrogeait pour savoir s'il souhaitait quelque chose ; en réponse, Diogène lui demanda de ne plus cacher son soleil ! ("Ôte-toi de mon soleil !", en 336 avant JC, à 77 ans).

Diogène parlant avec Alexandre le Grand
Alexandre le Grand (à droite) demandant à Diogène (dans le tonneau) ce dont il avait besoin.
Notez le chien au-dessus de Diogène (cynique=chien) et le tonneau qui est en fait une jarre.

Il habitait dans un tonneau (en fait une énorme jarre) et sa seule richesse était un drap qu'il utilisait en guise de caleçon et une lampe qu'il utilisa en plein jour, à Athènes. A la question que lui posaient les gens de savoir pourquoi il se promenait avec une lampe à midi, il répondit : "Je cherche l'Homme, et je ne vois que des hommes !".

Diogène et sa lanterne
Diogène se promenant avec sa lanterne

A ceux qui lui disaient : "Tu es vieux, repose-toi", Diogène répliqua : "Pourquoi donc ? Si je courais au stade la course longue, faudrait-il que je me repose tout près du but, au lieu de bander davantage mes muscles ?".

Ayant vu un jour un jeune enfant qui buvait dans ses mains, il sortit son gobelet de sa besace et le jeta, en disant : "Un jeune enfant m'a battu sur le chapître de la frugalité". Il jeta également son écuelle, parce qu'il avait vu de la même façon un jeune enfant qui, parce qu'il avait brisé sa gamelle, recueillait ses lentilles dans le creux de son petit morceau de pain.

Un jour, il demandait l'aumône à une statue. Comme on l'interrogeait sur la raison qui le poussait à agir ainsi : "Je m'exerce, dit-il, à essuyer des échecs". Demandant l'aumône à quelqu'un - car au début, il mendiait à cause de son indigence - il dit "Si tu as déjà donné à quelqu'un d'autre, donne-moi également. Si tu n'as donné à personne, commence par moi".

Un méchant homme avait mis cette inscription sur sa maison : "Que rien de mauvais n'entre ici". "Mais le propriétaire de la maison, dit Diogène, par où donc rentrera-t-il ?".

Alors qu'il sortait du bain, quelqu'un lui demanda s'il y avait beaucoup d'hommes qui se baignaient ; il répondit que non. Mais quand on lui demanda s'il y avait foule, il répondit que oui.

Un jour qu'il marchait sur les tapis de Platon - ce dernier avait invité des amis qui venaient de chez Denys -, Diogène dit : "Je marche sur la vaine gloire de Platon". Mais Platon lui rétorqua : "Comme tu laisses transparaître ton orgueil, Diogène, tout en ayant l'air de ne pas être orgueilleux".

Comme on lui demandait si les sages mangeaient des gâteaux, il répondit : "Ils mangent de tout comme les autres hommes". Comme on lui demandait pourquoi les gens faisaient l'aumône aux mendiants et non aux philosophes, il répondit : "Parce qu'ils craignent de devenir un jour boiteux et aveugles, jamais ils ne craignent de devenir philosophes". Un jour, il demandait l'aumône à un avare ; comme celui-ci tardait à donner, Diogène lui dit : "Mon ami, c'est pour ma nourriture que je te demande l'aumône, pas pour ma sépulture".

Comme on lui reprochait de boire dans une taverne, il dit : "De même que chez le barbier, je me fais couper les cheveux".

Comme on lui demandait ce qu'il y avait de plus beau au monde, Diogène répondit : "Le franc-parler".

Diogène aimait à dire : "C'est la peine qui est bonne. La peine choisie et voulue s'entend ; car, pour la peine subie, personne ne l'aime."

A ceux qui lui reprochaient d'avoir rogné les espèces, Diogène répondait : "Il est vrai : ce que tu es à présent, je le fus autrefois ; mais tu ne deviendras jamais ce que je suis".

Un jour qu'il était en train de manger des lentilles pour souper, il fut aperçu par le philosophe Aristippe. Celui-ci menait une existence confortable parce qu'il adulait le roi. Aristippe lui dit : "Si tu apprenais à flatter le roi, tu n'en serais pas à te contenter de lentilles". Diogène lui répondit : "Si tu avais appris à te contenter de lentilles, tu n'aurais pas à ramper devant le roi".